La permaculture est une philosophie holistique basée sur 3 éthiques
-prendre soin de la Terre
-prendre soin des Hommes
-créer l’abondance et partager équitablement
ET
Déclinée en 12 principes, dont voici le 6ème :
Vive les déchets !
D’accord c’est un brin provocateur mais regardez dans la nature c’est l’un des principes de la physique : rien ne se crée tout se transforme. Le cycle même de la vie est une boucle qui se régénère sans cesse, permettant à toutes espèces vivantes de se reproduire dans un équilibre complexe au combien fragile.
La notion même de déchet, comme on l’entend, est une pure invention humaine, comme l’écrit Gunter Pauli
Seuls les êtres humains sont capables de produire quelque chose que personne ne souhaite
Pour une lecture facilitée
Qu’est ce qu’un déchet dans le langage humain ?
« Tout bien que son propriétaire destine à l’abandon »
L’encyclopédie Larousse
Le déchet, dans une économie linéaire est la finalité de tout objet utilisé, ou non, mais qui ne présente plus d’intérêt pour quiconque.
Dans une économie de recyclage, le déchet, avant de finir sa course dans un incinérateur ou dans une décharge, aura eu l’occasion de vivre plusieurs vies, après retraitement.
Alors qu’au contraire dans l’économie circulaire, le mot déchet n’existe plus. En effet toute résultante d’un processus deviendra une ressource pour un autre procédé et ainsi de suite. C’est le fonctionnement de tout écosystème naturel.
Cependant,
Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas.
Au delà de l’objet visible, les différentes phases de la fabrication d’un objet produisent de nombreux déchets invisibles pour le consommateur, associées à une consommation d’énergie que l’on ne soupçonne même pas.
Fabriquer un jean de 600 grammes requiert 32 kg de matières premières et quelques 8 000 litres d’eau
(source : Mooc Zéro déchet des Colibris)
C’est ce que l’on appelle le sac à dos écologique ou l’empreinte carbone.
Quel rapport avec la permaculture ?
L’application de ce principe en permaculture est la suivante :
Tout ce qui entre dans le système ne ressort pas ou s’il ressort, c’est pour aller nourrir un autre système mais certainement pas finir dans une décharge ou un incinérateur. C’est le principe de la recherche de l’autonomie et de la décroissance énergétique. Alors bien évidemment, on peut appliquer ce principe au jardin mais aussi dans bien d’autres pétales de la fleur permaculturelle.
Au jardin
Quels sont les « déchets » habituels au jardin et comment pouvons nous soit les éviter soit les réutiliser?
Les produits chimiques
Tous les produits chimiques, que cela soit pour désherber ou les engrais, sont juste à supprimer. Au delà du fait que le sac à dos écologique doit être lourd, ces produits détruisent petit à petit la vie du sol, essentielle à la bonne croissance de nos plantes.
Les bidons, quant à eux, finissent à la déchetterie. Ne plus utiliser ces produits vous fera gagner de l’argent, du temps, et désencombrera votre abri à jardin et supprimera tous les risques liés au stockage (incompatibilité des produits, accessibilité des enfants, etc …). Vous hésitez encore ?
Les déchets verts
Nombreuses sont également les personnes qui taillent leurs haies, leurs arbres et qui font ensuite des aller-retours à la déchetterie. Alors que l’on peut, soit broyer et remettre à même le sol pour le couvrir et le nourrir, soit faire un tas au fond du jardin ou dans un endroit approprié. Vous aurez ainsi droit, au bout de quelque temps, à un super compost pour vos semis ou pour vos plants de cucurbitacées.
A la maison
C’est pourquoi le mode Zéro déchet est très permaculturel ! Et comme toute conception est unique, l’approche que l’on peut avoir du zéro déchet est aussi tout à fait personnelle et singulière.
En économie
L’économie bleue
S’il y a bien un nom à connaître dans le domaine économique qui considère le déchet comme une véritable ressource c’est Gunter Pauli.
Il est à l’origine du concept de l’économie bleue, qui s’inspire des écosystèmes naturels, pour résoudre le crises économique, sociale et écologique. Là où l’économie verte préserve, protège, limite les risques, l’économie bleue passe au stade supérieur :
L’économie bleue ne recycle pas, ne protège plus. Une nouvelle réalité s’impose : elle régénère.
Un exemple, les champignons
De part leur composition riche en protéines et pauvre en gras et cholestérol, la consommation de champignons, déjà bien présente en Chine, tend à augmenter dans nos pays occidentaux avec notamment le Shiitake.
Outre leurs valeurs nutritionnelles, les champions transforment les déchets végétaux en produits comestibles et gouteux. C’est là que cela devient intéressant en terme d’économie. Il suffit de comprendre le procédé de fabrication du café pour entrevoir le potentiel économique des déchets en résultant.
Le upcycling
L’ upcycling est le fait de recycler des déchets en leur donnant de la valeur. Amanda Mahieux fait partie de ces entrepreneures qui ont choisi cette voie. Elle a créé l’entreprise HISSEZ Ô qui recycle les voiles de bateaux pour les transformer en sacs design et écoresponsables. On peut donc être une totale fashion victime tout en prenant soin de la terre et des hommes. Eh oui, les sacs sont fabriqués dans des ateliers locaux ayant une politique d’insertion sociale. Génial !
Dans le développement personnel
Pour illustrer ce paragraphe, je choisis Amandine Rozet. Elle accompagne les actrices de l’éducation qui souhaitent retrouver de la sérénité dans leur vie personnelle. Elle utilise, entre autres, les 12 principes de la permaculture pour aider à diminuer le stress au quotidien. Alors comment décline-t-elle ce 6ème principe : ne pas produire de déchet?
Selon Amandine, le déchet est tout ce qui ne te fait pas vivre TA vie selon TES Valeurs. Il faut alors apprendre à dire NON pour t’aligner avec tes propres besoins.
Mais il y en a d’autres, plus spécifiques à l »enseignement : comme avoir l’impression que tout ce qu’on apprend aux élèves ne sert strictement à rien. Alors comment transformer ce déchet en engrais ? comment faire en sorte d’arriver à être tout le temps en mouvance devant un auditoire qui évolue tout autant, sans perdre sa sérénité ? C’est cet accompagnement là qu’Amandine propose à travers son coaching.
Pour finir …
Les déchets sont partout, visibles et invisibles et ce 6ème principe récèle à lui tout seule de précieuses pistes à explorer. Alors pour terminer cet article, je citerai encore une fois Gunter Pauli :
Si une espèce vivante ne crée pas de déchets, c’est qu’elle est éteinte ou en passe de l’être. Le problème auquel nous devons nous attaquer est celui de la valorisation des déchets que nous générons
Alors vive les déchets, ils valent de l’or !
Pour en savoir plus
Les 12 principes de la permaculture
Observer et interagir
Capter et stocker l’énergie
Créer une production
Rechercher l’autorégulation et accepter les rétroactions
Utiliser et valoriser les ressources renouvelables
Ne produire aucun déchet
Concevoir des grandes structures aux détails
Intégrer au lieu de séparer
Utiliser des solutions petites et lentes
Valoriser et utiliser la diversité
Utiliser les interfaces et valoriser les éléments en bordure
Répondre au changement de façon créative
Échangeons ….
Vous venez d’acquérir un patrimoine historique, la philosophie permaculturelle vous interpelle mais vous ne savez pas par quel bout prendre le sujet ?N’hésitez pas, contactez-moi, nous pourrons en discuter librement autour d’un café ou autre.
photo de couverture : Image par S. Hermann & F. Richter de Pixabay
2 commentaires
En 2020 je traque les déchets de ma vie personnelle…!!
et une fois traqués, on ne les recycle plus ceux là !! 🙂