Gilles Clément

par Céline (admin)

Gilles Clément, vous connaissez ? Moi pas du tout jusqu’à très récemment je le confesse ! Je l’ai découvert grâce à Geneviève Karlson de la Cour des Aulnays qui, pour elle, Gilles est une vraie source d’inspiration et je la comprends.

J’ai commencé à découvrir son univers et je vais vous le partager maintenant mais je vous invite à le découvrir par vous-même tant il y a des choses à dire. Je ne survolerai que ses théories phares !

Qui est Gilles Clément ?

Son Parcours

Né pendant la guerre en 1943, les premières études de Gilles Clément le forme en tant qu’ingénieur horticole en 1967. Il développe ensuite de nombreuses autres compétences qui le définissent à travers de nombreux métiers qui nous font croire en plusieurs vies :

Écrivain, entomologiste, architecte paysagiste, jardinier, ingénieur agronome, botaniste, romancier, essayiste

Ses réalisations paysagères

Il a créé de nombreux jardins, notamment ceux du château de Blois en réhabilitant les jardins du Roy en 1992. Pour son prochain projet, c’est la Saline royale d’Arc et Senans qui va enfin voir finir son cercle sur le ton de la biodiversité.

Ses pensées

En complément de son activité de création de jardin, Gilles Clément développe également des axes de recherches en développant sa pensée et son travail autour de 3 concepts :

Le Tiers paysage : qui représente l’ensemble des territoires délaissés par l’Homme (ruines, villes désaffectées, etc. …) Dans ces endroits, véritables réservoirs génétiques de la
planète, la biodiversité explose.

Le jardin planétaire : Notre Terre est finalement un grand jardin, un espace fini où l’Homme a le devoir de le gérer durablement.

Le jardin en Mouvement : Laissons les jardins se métamorphoser eux-mêmes au gré des saisons, des déplacements des graines, etc. … Faire le plus possible avec, le moins possible contre.

J’aime beaucoup cette idée de faire confiance à la nature qui nous entoure, de l’accompagner, de l’aimer et de l’admirer dans sa liberté.

Le jardin planétaire

La définition même du mot jardin est un espace délimité, clos où un homme et / ou une femme gère l’ensemble. L’objectif quand on fait un jardin est de produire le meilleur : Les meilleurs fruits, les meilleurs légumes, les meilleures fleurs etc. ….

Si on considère, d’une part que notre planète est un espace fini et d’autre part que l’Homme occupe la majeure partie de notre planète, on comprend mieux ce concept de jardin planétaire. Généralement à titre individuel, nous faisons en sorte que notre jardin privé soit le plus riche et le plus abondant. Considérons alors notre planète comme un immense jardin collectif où nous sommes les jardiniers. Nous avons alors cette responsabilité incroyable de faire en sorte que tout cet équilibre soit le plus stable possible, pour nous et pour les milliards d’autres espèces qui ne demandent qu’à cohabiter et vivre.

Le jardin en mouvement

Qui dit jardin, dit également la présence d’un jardinier. Néanmoins, ici on n’est pas dans la recherche d’une maitrise totale de la nature en rendant « propre » certains espaces ou en les transformant selon des lignes géométriques complexes.

L’objectif dans un jardin en mouvement est, comme mentionné au dessus, faire le moins contre et le plus avec. La phase d’observation, précieuse à la permaculture prend alors ton sens. Le jardinier se laisse guider par les espèces végétales qui au gré des vents, des ensoleillements, de la nature du terrain changent en fonction des saisons et d’une année sur l’autre.

Je trouve que l’idée rejoint assez bien le concept de jardin punk d’un autre paysagiste militant : Éric Lenoir.

C’est ce concept que nous utilisons en partie dans notre jardin solidaire : Le solijardin des Roses. Dans un souci de réhabilitation du terrain, de faire revenir la biodiversité et parce que aussi 4 000m2 à tondre ne met pas en joie, on appréhende mieux ce mouvement qui nous fait découvrir un autre paysage à chaque fois que l’on va au jardin. Bon pour être tout à fait franche, les voisins, aguerris au potager du traditionnel sont passablement enthousiastes devant ce spectacle. A contrario, mon fils de 2 ans adore se perdre au milieu des grandes herbes.

Le tiers paysage

Le terme de Tiers-Paysage ne se réfère pas au Tiers-Monde mais au Tiers-Etat. Il renvoie au mot de l’Abbé Siéyès : « Qu’est-ce que le Tiers-Etat ? – Tout – Quel rôle a-t-il joué jusqu’à présent ? – Aucun – Qu’aspire-t-il à devenir ? – Quelque chose. » – Gilles Clément

Le tiers paysage est l’ensemble des espaces délaissés qui par l’inactivité humaine reprend ses droits avec une explosion de la biodiversité, faune et flore.

Le château du duc d’Epernay

On peut découvrir également ces tiers paysages dans les nombreux sites patrimoniaux abandonnés. Dans ce contexte, on s’aperçoit assez vite de la vitesse à laquelle la nature reprend ses droits, nourrit par cette nouvelle liberté, longtemps freinée. Dans ce contexte là, mon cœur balance entre ces deux préservations, bien évidemment.

Je suis toujours fascinée par toute l’ingéniosité et cette force de vivre d’arbres qui arrivent à grandir dans l’interstice d’un mur en pierres. Je ne résiste pas à l’envie de vous partager une photo issue du compte Facebook d’Eric Lenoir (mentionné ce dessus) accompagné d’un très joli texte. On y voit un pied de tomates très fourni grandir au pied de l’Eglise St-Eustache à Paris …. Respect Dame Nature !

Pied de tomate devant l'Eglise St-Eustache - Eric Lenoir
Pied de tomate devant l’Eglise St-Eustache – Eric Lenoir

Pour en savoir plus …

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