Il était une fois un Prince d’une grande famille française, sensible depuis sa plus tendre enfance à Dame Nature. Aujourd’hui, dans son château de la Bourdaisière, il est devenu le Prince Jardinier au service de la biodiversité.
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Le domaine de la Bourdaisière est véritablement un temple de la biodiversité et du respect de la nature. Son parc de 55 ha est un ensemble de projets tous aussi surprenants les uns que les autres. J’ai passé ma première formation de permaculture sur ce site, avec l’association Fermes d’avenir. C’est un très beau souvenir ! De retour après 2 ans, je suis toujours tout aussi émerveillée par ce que nous apprend ce lieu.
Retournons quelques années en arrière pour mieux comprendre l’histoire du site.
Pour une lecture facilitée
Le château de la Bourdaisière
En pleine guerre de 100 ans, le château est érigé comme forteresse en 1360 pour défendre les abords de Tours contre les assauts anglais.
Puis quelques décennies plus tard, à l’époque de la Renaissance, le renouveau est partout et surtout dans l’architecture. Les demeures royales font peau neuve. Les hauts fonctionnaires veulent également profiter de cette mouvance et beaucoup de châteaux s’embellissent pendant cette période. Le château de la Bourdaisière n’échappa pas à la règle. Son modèle médiéval fût en partie détruit et reconstruit en 1520 par Marie Gaudin et Philipert Babou, surintendant des finances de François Ier. Seule une des anciennes tours médiévales est conservée.
Ensuite, plusieurs propriétaires se succèdent et transforment le château jusqu’à lui donner sa silhouette d’aujourd’hui. Ayant subi l’occupation allemande et, en partie, laissé à l’abandon, il sera vendu à la ville de Montlouis-sur-Loire en 1959, qui le convertit en maison de retraite.
En 1991, Louis-Albert de Broglie, dit le Prince Jardinier, le rachète pour en faire un hôtel de luxe. Il embellit le parc à travers de nombreux projets ayant pour toile de fond la biodiversité. Voici quelques exemples.
(NB : Louis-Albert de Broglie fait partie de la famille des derniers propriétaires privés du Château de Chaumont-sur-Loire : Le prince Amédée de Broglie)
Le conservatoire de la Tomate au château de la Bourdaisière
L’élaboration du conservatoire
Louis-Albert de Broglie a toujours été proche de la nature. Dès son acquisition, il se lance dans la construction d’un potager aux variétés anciennes en souvenir de son enfance normande dans la maison de campagne familiale. On y trouve notamment le célèbre conservatoire de la tomate qui regroupe 650 espèces sur les 10 000 existantes à travers le monde. On découvre alors des fruits de toutes les couleurs, bien sûr, mais aussi des pieds de toutes les tailles : de 30 cm à plus de 3 mètres. Tous les ans, pendant le WE de Pâques près de 12 000 pieds, parmi les variétés les plus gustatives, sont alors vendues permettant ainsi un relais plus qu’essentiel à l’indétrônable tomate rouge bien lisse et calibrée … mais sans saveur, de nos étals de nos supermarchés.
Dans ce conservatoire on y trouve également des collections de plantes aromatiques, comme celle des basilics ou encore celle des thyms.
La fameuse association des 3 sœurs (que je rêve d’arriver à réaliser un jour !) nous fait aussi une très belle démonstration. (courges, maïs, haricots à rames).
L’histoire de la tomate
Savez-vous depuis quand la Tomate est connue en Europe ?
Ce sont les Espagnols qui ramenèrent ce légume, depuis le Mexique, de chez Les Aztèques en 1530. De nos jours, la tomate semble être la reine des légumes d’été mais ce ne fut pas toujours le cas. En effet, elle fait partie d’une famille de plantes toxiques : les Solanacées. Elle s’est donc tout d’abord propagée le long de la Méditerranée comme plante ornementale. Il faudra attendre la fin du 18ième siècle pour qu’elle se répande en France.
Le Dahlia Color au château de la Bourdaisière
La Rose, considérée comme la reine des fleurs depuis l’antiquité, fait souvent l’objet de collections. Ici à la Bourdaisière, c’est le Dahlia qui est mis à l’honneur.
Le jardin, créé en 2009, regroupe près de 400 variétés de Dahlias, allant du petit pompon blanc à des plus imposants aux couleurs chatoyantes ! Les tubercules sont plantées en avril et sont en pleine floraison en juillet/août.
Ce fût une véritable surprise, à ne plus savoir où donner de la tête ! De plus, grâce à une idée judicieuse, nous montons sur un petit monticule de terre pour admirer avec un peu de hauteur cette palette de couleurs.
Si nous continuons un peu plus loin, nous arrivons de la ferme maraîchère de l’association Fermes d’avenir.
La microferme permaculturelle au château de la Bourdaisière
J’ai eu l’occasion de passer une semaine de formation dans ce cadre magnifique avec l’association fermes d’avenir qui œuvre à développer des modèles agricoles viables économiquement, sur une petite surface et selon les principes de la permaculture.
Cette formation est assurée par des intervenants passionnés et passionnants : Gildas Véret (Horizon permaculture), Xavier Matthias (maraîcher bio, auteur de nombreux livres).
La ferme pilote, de 1.4ha, se trouve justement dans ce parc. Ce projet, initié par Maxime de Rostolan, alors employé des éditions Deyrolle, dont Louis-Albert de Broglie est président, était un lieu incontournable lors de la visite à la Bourdaisière. Cependant, ce projet expérimental a trouvé ses limites de fonctionnement entre le coût important qu’aurait nécessité la construction d’un bâtiment de stockage (étant dans un lieu Monument Historique), un lieu de visite assez incompatible avec une nécessaire rentabilité, etc …La ferme a fermé en 2019 et cherche à se réinventer avec une même volonté éducatrice.
Et plein d’autres choses à découvrir au château de la Bourdaisière
Le soir, après des journées déjà bien chargées, j’ai adoré me balader dans le parc au milieu d’arbres centenaires.
Cette promenade se voulait ludique et pédagogique avec l’installation tout au long du parcours de planches Deyrolle qui nous font découvrir de nombreux sujets liés à la nature.
Pour finir …
Je garderai de cette semaine passée au château de la Bourdaisière, un profond sentiment de sérénité et de cohérence de voir rimer entre elles, la sauvegarde du patrimoine historique et celle de la biodiversité. Ce cadre empreint d’Histoire avec un pari sur l’avenir a été une véritable révélation de ce à quoi je voulais contribuer dans ce monde :
Lier notre passé et notre futur en respectant les Hommes et la Terre.
Échangeons …
Vous êtes propriétaire ou vous avez visité un lieu qui se consacre tout autant à la sauvegarde de notre patrimoine historique et naturel. Vous aimeriez le partager ?
Ecrivez-moi pour échanger ou se rencontrer, je serais ravie d’y consacrer un article en toute simplicité.
2 commentaires
Pour avoir parcouru le parc arboré du Château de la Bourdaisière et avoir un aperçu de la microferme, cet article donne envie de compléter la visite avec son jardin potager dédié à la tomate et son jardin de dahlias.
Alors RDV :
Festival de la Tomate et des Saveurs
7 et 8 septembre 2019
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